Quel est l’impact de la crémation sur l’environnement ?

Le processus de crémation nécessite une température très élevée, généralement comprise entre 850 et 1 000 degrés Celsius. Cette chaleur est générée principalement par la combustion de gaz naturel ou, dans certains cas, de fioul. Or, ces combustibles fossiles sont des sources majeures d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), un gaz contribuant au réchauffement climatique.

Selon certaines études, une crémation classique produit en moyenne 233 kg de CO2, soit l’équivalent de plus de 1 100 km parcourus en voiture. En comparaison, une inhumation traditionnelle génère en moyenne entre 250 et 800 kg de CO2, selon les matériaux utilisés pour le cercueil et le monument funéraire. Bien que la crémation semble légèrement moins polluante que l’inhumation, elle n’est pas exempte d’impact environnemental.

En plus des émissions de CO2, la crémation libère divers polluants dans l’air. Parmi eux, on retrouve des oxydes d’azote, du monoxyde de carbone et des composés organiques volatils. Un autre problème majeur est la libération de mercure provenant des amalgames dentaires. Lorsque le corps est incinéré, le mercure se volatilise et se retrouve dans l’atmosphère, contribuant à la pollution de l’air et à la contamination des écosystèmes aquatiques par retombées atmosphériques.

Pour limiter ces émissions nocives, plusieurs pays ont imposé des normes strictes aux crématoriums. Certains établissements sont désormais équipés de filtres à particules et de systèmes de récupération du mercure. Toutefois, ces dispositifs augmentent les coûts et la consommation énergétique des crématoriums.

La crémation nécessite également des ressources naturelles. En plus du gaz naturel utilisé pour la combustion, les cercueils, souvent fabriqués en bois ou en matériaux composites, sont brûlés avec le corps. Cette pratique entraîne une consommation importante de bois, bien que certains cercueils écologiques en carton ou en fibres végétales soient désormais proposés.

Par ailleurs, la construction et l’entretien des crématoriums nécessitent du béton, de l’acier et d’autres matériaux industriels, contribuant indirectement à l’empreinte carbone de cette pratique funéraire.

Alternatives écologiques

Face aux préoccupations environnementales liées à la crémation, des alternatives plus respectueuses de l’environnement émergent. La bio-crémation, aussi appelée aquamation, consiste à dissoudre le corps dans une solution alcaline chauffée à environ 150°C. Ce procédé, qui ne produit pratiquement pas de CO2 ni de polluants atmosphériques, est déjà utilisé dans certains pays, mais est toujours interdit en France.