Là encore, pas de règles strictes en la matière. La poésie n’est pas une obligation et chacun doit se sentir libre. Voici quelques exemples de poèmes fréquemment lus lors d’obsèques :
Ne restez pas – Stevenson
Ne restez pas à pleurer autour de mon cercueil,
Je ne m’y trouve pas.
Je ne dors pas.
Je suis un millier de vents qui soufflent,
Je suis le scintillement du diamant sur la neige,
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr,
Je suis la douce pluie d’automne, je suis l’envol hâtif.
Des oiseaux qui vont commencer leur vol circulaire quand tu t’éveilles dans le calme du matin,
Je suis le prompt essor qui lance vers le ciel où ils tournoient les oiseaux silencieux.
Je suis la douce étoile qui brille, la nuit,
Ne restez pas à vous lamenter devant ma tombe, je n’y suis pas : je ne suis pas mort.
Le souvenir – Doris Lussier
Un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit.
C’est un immortel qui commence.
C’est pourquoi en allant confier où il dormira doucement à coté des siens,
en attendant que j’aille l’y rejoindre,
je ne lui dis pas adieu, je lui dis à bientôt.
Car la douleur qui me serre le cœur raffermit, à chacun de ses battements,
ma certitude qu’il est impossible d’autant aimer un être et de le perdre pour toujours.
Ceux que nous avons aimés et que nous avons perdus ne sont plus où ils étaient,
mais ils sont toujours et partout où nous sommes.
Cela s’appelle d’un beau mot plein de poésie et de tendresse : le souvenir.
Pour une crémation – Philippe Grignard
Et quand la flamme que tu as choisie comme ultime passage pour l’enveloppe qu’a contenue ta vie, aura rendu à la terre ce qui appartient à la Terre, et aura rendu au vent ce qui appartient au Vent, il restera de toi, l’essentiel : ce que tu as donné. Et quand, un jour plus tard, les larmes de notre affection auront séché, alors en terre, en Vent, en feu, en Eau et en Amour, tout aura été accompli de l’au-delà de ta destinée au cœur du Grand Mystère, un jour appelé Vie, trop tôt appelé Mort, en Dieu.
La mort n’est rien – Charles Péguy (d’après un texte de St Augustin)
La mort n’est rien
Je suis simplement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi. Tu es toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m’a toujours donné.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas de ton différent.
Ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait vivre ensemble.
Prie. Souris. Pense à moi. Prie pour moi.
Que mon nom soit toujours prononcé à la maison comme
il l’a toujours été.
Sans emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre.
La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié.
Elle reste ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée,
Simplement parce que je suis hors de ta vue ?
Je t’attends. Je ne suis pas loin.
Juste de l’autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.
Je sais que tu es là – Jean Giono
Je sais que tu es là, toujours derrière moi. Derrière moi, maintenant, au moment où j’écris, je sais que ton amitié est plus fidèle que tous les amours du monde et que c’est, humblement, d’une autre qualité. Mais je voudrais que tu aies ta place parmi ceux qui peuvent saisir des pommes, manger des figues, courir, nager, faire des gosses, vivre. Plus égoïstement, je voudrais que tu sois là pour moi. J’écoute. Il n’y a pas de bruit ici. Ici, ici, où es-tu ? Là-bas, dans l’ombre de la commode, il n’y a rien que mon lit. Cette chose sombre là-bas, c’est mon manteau de berger. Tu n’es pas là. Alors. Devant les livres ? Devant tes livres favoris, c’est deux ou trois que tu prenais toujours puis tu restais à lire tout debout ? Es-tu là ? Je touche les livres. Ils ont encore toute leur poussière. Tu es ombre, toi là, derrière ma chaise. Je ne toucherai plus ta main. Tu ne t’appuieras plus jamais sur mon épaule. Je n’entendrai plus ta voix. Je ne verrai plus ton bon regard avec son honnêteté et son grand rayon. Je sais que tu es là, près de moi, comme tous les morts que j’aime et qui m’aiment, comme mon père, comme un ou deux autres. Mais tu es mort.
Réflexion Éternelle
Dans le silence de ce lieu sacré,
Nous nous rassemblons pour honorer sa vie,
Guidés par la lumière divine,
Nous trouvons la paix en cette séparation.
Son âme s'élève comme une prière,
Vers un ciel éternel et lumineux,
Qu'il repose en paix sous la bienveillance,
De l'amour infini et de la miséricorde céleste.
Au-delà des larmes et de la douleur,
Nous célébrons les souvenirs, précieux trésors,
Portés par la foi et l'espérance,
Nos cœurs restent unis à jamais.
Amen.
Bien choisis, les poèmes peuvent transmettre des émotions que d’autres lectures et chants ne parviendraient pas à traduire.