Crémation & religion : que faut-il savoir ?

Dans le christianisme, l’Église catholique a longtemps favorisé l’inhumation, considérée comme une façon de respecter le corps en attente de la résurrection. Cependant, depuis le Concile Vatican II, la crémation est désormais autorisée, à condition qu’elle ne soit pas choisie pour des motifs contraires à la foi chrétienne. Les cendres doivent être conservées dans un lieu sacré, comme un columbarium ou un cimetière, et non dispersées ou gardées à domicile.

Les Églises protestantes, quant à elles, adoptent une position plus flexible. La crémation est souvent perçue comme une question de choix personnel, tant qu’elle s’effectue dans le respect des croyances du défunt. Contrairement à l'Église catholique, les Églises protestantes ne considèrent pas le mode de disposition du corps comme central pour la foi ou la résurrection. Ce qui compte avant tout, c'est le respect des volontés du défunt et le recueillement des proches.

Cette tolérance s'appuie sur l'idée que le salut et la vie éternelle ne dépendent pas du sort réservé au corps. Les Églises protestantes privilégient une approche symbolique et spirituelle des rites funéraires, qu'il s'agisse d'inhumation ou de crémation, tant que ces pratiques permettent de rendre hommage à la vie du défunt et de soutenir les familles en deuil.

Dans les fatwas modernes, on peut trouver des allusions à la crémation. Il est dit que si l’homme doit ressusciter, alors on ne peut pas brûler son corps afin qu’il reste intact à la résurrection. La tradition musulmane prescrit l’inhumation rapide du corps, en suivant des rites précis pour honorer le défunt. Cette interdiction repose sur le respect du corps humain, considéré comme un dépôt sacré confié par Dieu.

La crémation est donc interdite dans la religion musulmane. Celle-ci conseille plutôt l’inhumation dans une fosse ou dans une niche.

Le judaïsme traditionnel interdit la crémation, car le corps, considéré comme créé à l’image de Dieu, doit être restitué à la terre. Cette pratique repose sur le respect du corps et sur le principe central de la résurrection des morts dans la foi juive. Cependant, certaines branches libérales du judaïsme sont plus flexibles. Elles peuvent tolérer le déroulement de la crémation dans certains cas, notamment lorsque des contraintes pratiques ou culturelles rendent l’inhumation compliquée.

La religion orthodoxe n’encourage pas les crémations, mais ne s’y oppose pas. Les orthodoxes pensent que la crémation empêche le défunt d’accéder à la résurrection du fait qu’il n’ait plus de corps. Pour eux, la résurrection se réalise avec l’âme et le corps. 

Ces deux religions - qui sont bien différentes - se rejoignent sur la crémation. Celles-ci sont deux ferventes supportrices de la crémation ou l'incinération, car elle fait partie de leur culte. En effet, cette méthode funéraire permet au défunt de confession bouddhiste ou hindouiste d’être plus proche de ses dieux.