Préparation du corps : les soins funéraires apportés au défunt

En France, la préparation d'un défunt est régie par le Code général des collectivités territoriales (CGT) et le Code de la santé publique, qui assurent des règles strictes en matière de respect de la dignité, de conservation et de transport du corps.

Soins de conservation et embaumement : L'article L. 2223-19 du CGT impose que les soins de conservation soient réalisés par des professionnels habilités (pompes funèbres). Ces soins, également nommés Thanatopraxie, bien que non obligatoires, peuvent être pratiqués dans des situations spécifiques (transport à l'étranger) et doivent être effectué par un professionnel qualifié, le thanatopracteur.

Délai de mise en bière : Le défunt doit être mis en bière dans les 24 heures à 6 jours après le décès, selon les circonstances, sauf exceptions sanitaires (art. R. 2213-26 du CGT).

Réglementations sanitaires : Selon le Code de la santé publique, les corps doivent être conservés dans des conditions sanitaires appropriées pour éviter toute contamination (art. L. 2223-1 CGT).

Respect des croyances : Les pratiques funéraires doivent également respecter les coutumes religieuses et culturelles, sous réserve de se conformer aux règles sanitaires.

Pour plus d’informations officielles sur la préparation du défunt, vous pouvez consulter les articles du Code général des collectivités territoriales sur Légifrance.

La toilette mortuaire est le premier soin réalisé sur le corps après un décès et peut être compris dans le coût des obsèques. Elle consiste à laver le corps, à maintenir la bouche et les yeux fermés, à coiffer et habiller la personne défunte avec les vêtements que les proches ont sélectionnés. Cette pratique est très ancienne et peut avoir une dimension rituelle et spirituelle. La réalisation de ce type de soin n’est pas obligatoire mais permet de rendre le défunt présentable pour les proches afin de les aider à effectuer leur deuil. Elle permet non seulement d’honorer la personne disparue, mais aussi d’offrir un dernier moment intime et solennel aux proches.

Généralement, la toilette mortuaire est réalisée par une aide-soignante ou une infirmière diplômée si la personne est décédée dans un établissement hospitalier ou une maison de retraite. Si le décès est survenu dans d’autres lieux, elle peut être effectuée par les proches, le thanatopracteur, ou bien le personnel de la chambre funéraire.

Bien que cette pratique soit moins courante de nos jours, notamment avec l’évolution des techniques de thanatopraxie, elle reste un geste fort dans certaines cultures régionales et familiales. En France, cette coutume s’inscrit dans une tradition funéraire marquée par l’importance des rites et des symboles.

A la différence de la toilette mortuaire, les soins de conservation consistent à injecter des produits chimiques dans le corps du défunt pour retarder le processus de décomposition du corps avant la mise en bière. Cette pratique doit être effectuée uniquement par un professionnel nommé le thanatopracteur car elle nécessite la manipulation de produits nocifs et la réalisation d’actes chirurgicaux.

Les soins de conservation ou thanatopraxie permet également de soigner la présentation du défunt et de lui donner un air plus reposé et plus digne pour que les proches puissent garder une dernière image positive de leur être cher. De tels soins sont fortement recommandés si le corps est présenté au domicile ou s'il doit être transporté sur une longue distance, en corbillard. Dans le cas d’un rapatriement à l’étranger, la thanatopraxie est obligatoire. Notez que la réalisation des soins de conservation doit faire l’objet d’une déclaration auprès de la mairie

Les soins de présentation comprennent l’habillage, le coiffage, le rasage et le maquillage de la personne décédée. Cela participe également à rendre le défunt présentable lors de la cérémonie d'hommage. Pour préserver un aspect naturel, le maquillage peut être très léger. Ces soins peuvent être effectués par le thanatopracteur après les soins de conservation, les proches ou le personnel des pompes funèbres.

Le choix des vêtements ou du maquillage peut également être un moyen de personnaliser l’apparence du défunt, selon les volontés ou les traditions familiales.

La toilette mortuaire, selon la religion du défunt, varie considérablement en fonction des traditions et des croyances spirituelles. Par exemple, la toilette mortuaire juive est effectuée avec beaucoup de respect et de solennité. Les membres de la communauté ou des proches du défunt, souvent désignés comme des Chevra Kadisha (la "Sainte Société"), accomplissent cette tâche en respectant des rites précis. Le corps est lavé à l'eau tiède, souvent avec des produits neutres, puis enveloppé dans un linceul simple, signe de pureté et d’humilité. Cette pratique reflète l'idée que le corps est un temple de l'âme et doit être traité avec la plus grande révérence.

D'un autre côté, la toilette mortuaire musulmane ou ghusl, est une pratique obligatoire avant l'enterrement. Elle doit être réalisée par des membres de la famille de préférence de même sexe, selon des règles strictes de purification. Le défunt est lavé à plusieurs reprises, en commençant par le côté droit, et ensuite enveloppé dans un simple suaire. L’objectif est de purifier le corps avant son passage dans l’au-delà. De même, dans le christianisme, bien que la toilette mortuaire ne soit pas aussi ritualisée, certaines traditions, comme chez les catholiques ou les orthodoxes, incluent des prières et des bénédictions pendant la préparation du corps. Ces pratiques religieuses soulignent l'importance de traiter le corps avec respect, tout en honorant les croyances spirituelles du défunt.