Le funéraire et le paiement

Même si une large majorité pense que ce n’est plus un sujet, pour près d'un tiers des professionnels, la question reste sensible, voire taboue. C'est toujours le même argument qui revient : on a payé toute sa vie, et il faut encore payer pour son enterrement. Il faudrait sans doute comparer avec d’autres secteurs, mais en réalité, personne n'imagine acheter un service sans le payer.

Ce chiffre me paraît très important, en tout cas il ne laisse pas indifférent. Mais il est à relativiser. En effet, si on retranche les 33% d'obsèques réglées par un contrat obsèques et le nombre important de règlements d'obsèques par prélèvement sur le compte du défunt, le nombre de familles qui payent en direct est relativement faible, et ce sont souvent justement celles qui ont des difficultés pour payer les obsèques.

Selon les réponses à notre sondage, ce pourcentage serait en forte augmentation. Ce chiffre est une moyenne difficile à interpréter, mais cette croissance forte et cohérente confirme, sans surprise malheureusement, qu'une part de plus en plus importante des Français souffre de l’inflation.

Je ne vous cache pas que j’attendais ce chiffre avec impatience ! En soi, ce pourcentage est relativement faible : en moyenne, seulement un quart des familles demande une réduction, alors que potentiellement, tout le monde pourrait chercher à la négocier. Il s'agit aussi sans doute d'une tendance culturelle, car les Français ne sont pas forcément habitués à négocier.

C’est l’information clé du sondage : dans les trois quarts des cas, ce n’est pas la famille qui paie les obsèques, mais le défunt. Quand on y pense, ce n'est pas illogique de payer soi-même ses obsèques d’une manière ou une autre. Mais, pour notre sondage, cela change tout ! En effet, cela signifie que les analyses évoquées ci-dessus ne concernent qu’un quart des familles. Autre donnée clé à savoir : la loi autorise un prélèvement maximum de 5 000 € sur le compte du défunt pour le paiement de ses obsèques.

Le virement est le mode de paiement le plus utilisé, ce qui s'inscrit dans la logique de la question précédente : trois quarts des financements d'obsèques sont effectués depuis le compte du défunt. Concernant les 9 % d’espèces, ce taux est à l'image de la baisse générale de l'utilisation d'espèces. Il manque dans les réponses possibles le prélèvement, pourtant très utilisé lorsque la facture est payée par le compte du défunt, c'est-à-dire dans la majorité des cas.

La cagnotte se démocratise progressivement : c'est une solution proposée par des sites comme Leetchi ou la Cagnotte des Proches. Il semble bien que le nombre de cagnottes soit en augmentation depuis quelques années. Je pense que c'est un mouvement à suivre, qui peut être une solution pertinente pour des familles.

Visiblement, la rigueur dans la gestion de la relation avec l’assureur peut avoir un impact. Globalement, ce chiffre me semble signifier des délais raisonnables : on est largement en dessous des 60 jours habituels. Rappelons aussi que pour un assureur, le fait de régler rapidement est un argument commercial clé.

Cette question permet de mieux comprendre la relation entre les établissements funéraires et les assureurs. Logiquement, la communication est assez variable d’un acteur à l’autre.

Autre question où j’attendais des pistes d’éclairage. Tous les sujets sont abordés.

Logiquement, le cercueil est l’un des sujets les plus présents, d'autant que son prix peut sembler de prime abord très élevé pour des non-spécialistes. En revanche, je suis surpris de l'importance de l’ouverture du caveau : je ne vous cache pas que c’est l’une des prestations qui me paraît toujours faiblement tarifée vu le personnel et le matériel requis pour bouger une pierre tombale, par nature très lourde. Notons que le montant de la cérémonie n'est pas un sujet : visiblement, les familles en comprennent le coût.

Les obsèques restent un domaine où finalement, il semble important de souscrire aux services nécessaires et habituels pour rendre hommage au défunt. Certaines familles rencontrent plus de difficultés qu’avant, mais cela reste minoritaire.

Huit jours en moyenne me semble un chiffre assez logique : une semaine de délai est une bonne durée à laisser passer après l'organisation des obsèques.

La réponse positive à 41 % est déjà remarquable. Il est vrai que l’assurance obsèques, qu’on soit pour ou contre, permet de faciliter l’organisation des obsèques. C’est le rôle du conseiller funéraire de l'évoquer, même si bien sûr la famille reste libre de choisir. Selon moi, il est essentiel d’en parler. Il reste des progrès à faire !

En conclusion, il semble que l'argent ne soit pas un sujet si tabou que ça dans le secteur funéraire. Pour ma part, ce sondage m'a permis de prendre conscience que les obsèques sont majoritairement payées par le défunt, via un contrat d'assurance obsèques et un prélèvement directement sur son compte.

Évidemment, ces tendances évoluent : comment règlera-t-on ses obsèques dans vingt ou trente ans ? Il semble donc d'autant plus important pour les conseillers funéraires aujourd'hui de parler aux familles des assurances obsèques, pour qu'elles puissent en anticiper le coût : ce sujet devient de plus en plus abordable et bien compris, comme le montre l'actuelle augmentation du nombre de contrats obsèques souscrits. À l'inverse, il semble clair que des difficultés apparaissent plus souvent quand ce sont les familles qui doivent régler les obsèques, et cette tendance pourrait s'accroître avec le contexte actuel d'inflation.