Écologie & Funéraire - que nous disent les professionnels?

Les enjeux écologiques y sont bien présents, que ce soit dans le choix de matériaux biodégradables, dans l'interdiction de produits phytosanitaires dans les cimetières ou dans le conseil aux familles sur les solutions écologiques. Ils sont également déterminants dans le choix de la crémation ou de l'inhumation, voire dans la perspective de nouvelles pratiques funéraires plus naturelles, si elles deviennent autorisées en France. 

Meilleures Pompes Funèbres a mené l'enquête en soumettant un quizz de 10 questions aux professionnels du funéraire : les réponses font apparaître une bonne connaissance des enjeux dans leur application au domaine funéraire. Tout en ayant conscience que le sujet de l'écologie devient de plus en plus important dans les pratiques et les conseils apportés aux familles, les personnes interrogées expliquent que cela ne doit pas entraîner une hausse des coûts. Pour les familles, des obsèques écologiques devraient être moins chers que des obsèques traditionnelles. Ceci pose un problème car en réalité les obsèques écologiques pour de nombreuses raisons coutent plus chères (le cercueil, le véhicule électrique, la pierre tombale française, etc).

Il est préoccupant de constater que le sujet de l'écologie est rarement abordé lors des échanges avec les familles. En effet, seulement 3 % des participants discutent de ce thème dans plus de 50 % des cas. Cette faible proportion pourrait indiquer un manque de sensibilisation ou de priorisation du sujet dans les discussions quotidiennes. De même, 16 % des familles en parlent entre 25 % et 50 % du temps, ce qui reste insuffisant. Le pourcentage le plus élevé, 55 %, mentionne l'écologie dans moins de 25 % des cas. Enfin, 26 % des familles n'abordent jamais ce sujet crucial.

Les statistiques montrent clairement que l'élément ayant le plus d'impact sur l'effet de serre dans un parcours obsèques crémation est le gaz utilisé pour la crémation, représentant 56% de l'empreinte carbone totale. Les autres éléments, tels que la création d'un crématorium (15%) et les soins de conservation avant crémation (9%), contribuent également, mais dans une moindre mesure. Enfin, il y a l'électricité pour la crémation 6%, le transport du corps 7% et la fabrication du cercueil 7%.

Lorsqu'on envisage les impacts environnementaux d'un parcours obsèques inhumation, il est crucial de comprendre l'empreinte carbone de chaque étape. La construction du caveau contribue à 15% des émissions de gaz à effet de serre, tandis que le transport du corps en représente 8%. Toutefois, l'élément dominant est l'implémentation d'une pierre tombale importée, qui engendre 70% des émissions. La fabrication du cercueil a une contribution plus modeste de 6%, et l'implémentation d'une pierre tombale française est presque négligeable à 1%. Choisir des matériaux locaux et durables peut significativement réduire cet impact.

Il est évident que le gaspillage de papier est une source majeure d'irritation pour beaucoup d'entre nous, avec 64% des répondants identifiant cette pratique comme particulièrement exaspérante. Imprimer des documents en grande quantité pour des démarches administratives contribue non seulement à la déforestation, mais aussi à des émissions inutiles de carbone et à l'encombrement des bureaux. D'autres sources de gaspillage, bien que moins fréquentes, méritent également notre attention : une vitrine qui pousse à la consommation d'énergie (7%), le transport pour aller à la mairie (6%), et l'utilisation de la climatisation en été (11%).

Les réponses sont :

• Non, ce n'est pas notre rôle : 20%
• Je ne suis pas pour : 1%
• Oui, pourquoi pas ? 38%
• Oui, cela devient essentiel : 41%

Les modes de sépulture évoluent face aux préoccupations environnementales grandissantes. Selon les participants, dans les 30 prochaines années, le plus utilisé serait l'humusation, avec 51% des voix, une pratique écologique transformant le corps en humus nourricier. Les options comme la résomation (13%) et la promession (14%) reçoivent moins de soutien, alors que 19% estiment qu'aucune de ces alternatives ne prédominera.

Parmi les produits et services proposés, les familles seraient particulièrement à l'aise avec les cercueils écologiques, plébiscités par 61% des répondants. Ces cercueils, fabriqués à partir de matériaux renouvelables et biodégradables, répondent aux préoccupations environnementales croissantes. L'urne biodégradable attire également l'attention de 35% des participants, et le véhicule électrique pour le transport du corps suit avec 41%.

La suppression des produits phytosanitaires dans les cimetières suscite des réactions variées parmi les familles et visiteurs. Bien que 44% des participants rapportent de nombreuses plaintes, souvent liées à l'aspect esthétique ou au surcroît de travail manuel pour l'entretien, une part non négligeable se montre satisfaite. En effet, 31% des réponses indiquent une appréciation positive de cette démarche, valorisant l'impact environnemental et la préservation de la biodiversité locale. Une autre proportion, soit 28%, constate aucun effet notable.

Ces résultats montrent que les familles sont majoritairement prêtes à dépenser un peu plus pour des services funéraires écologiques, bien que 34% ne souhaitent pas payer de supplément sur les prix des obsèques. Une grande proportion (35%) est cependant disposée à ajouter jusqu'à 10% en plus, reflétant une prise de conscience croissante et une volonté de contribuer à des pratiques plus respectueuses de l'environnement. Les options allant au-delà de 10% restent moins populaires, suggérant qu'il existe encore des limites financières et pratiques à cette volonté d'investir dans des solutions écologiques.