Y a-t-il trop de pompes funèbres en France?

La France a délivré jusqu'à ce jour près de 6 879 habilitations funéraires pour l'organisation des obsèques. Par ailleurs, nous avons publié récemment une étude sur les habilitations funéraires en France. Pour en savoir plus sur les obligations des pompes funèbres, consultez notre page dédiée à ce sujet.

Dans la première carte de France, vous pouvez trouver la répartition des pompes funèbres par département. Le département comptant le plus de pompes funèbres est le Nord, avec 288 agences, suivi des Bouches-du-Rhône qui a enregistré 183 agences, et du Pas-de-Calais qui affiche 167 agences. 

Dans notre étude, nous avons également voulu déterminer l’indice de concurrence, c'est-à-dire le nombre de décès que traite une agence tous les mois. On sait ainsi qu'en moyenne, en France, une agence de pompes funèbres traite 8,1 décès par mois. Dans l’Isère, ce nombre peut monter à plus de 16, contre environ 5 ou 6 pour la Haute-Loire et le Jura. 

En 2022, 300 nouvelles entreprises ont ouvert leur porte. Pour réaliser notre étude, nous avons contacté 6 879 agences de pompes funèbres en activité, dont 6 212 ont répondu à notre appel. Ce chiffre est nettement supérieur à celui obtenu l'année dernière (environ 5 700 agences), également parce que nous avons mené un important travail de mise à jour de nos bases de données. Nous nous tenons informés par le suivi des fichiers des habilitations (pour chaque département), la création de nouvelles sociétés via Sirene, et enfin par la presse.

Pour la première fois, nous observons une chute importante de la création du nombre d'établissements funéraires. Évidemment, l'année n'est pas terminée, mais même avec un chiffre au prorata (environ une centaine d'établissements), nous observerions une forte baisse. Même si cette analyse reste donc à confirmer en fin d'année, elle pose plusieurs questions :

- la baisse des décès depuis 6 mois a-t-elle altéré l'intérêt des entrepreneurs du funéraire pour créer de nouvelles agences ?

- La plupart des zones sont devenues assez concurrentielles (en dehors de quelques lieux bien spécifiques comme Grenoble) : cela limite-t-il l'intérêt de créer une nouvelle agence ? La frilosité des acteurs vient-elle d'une rentabilité attendue qui n'est pas au rendez-vous ?

- On observe aussi que les nouvelles agences sont essentiellement créées par des opérateurs ou des professionnels du funéraire : le nombre de nouveaux acteurs provenant de milieu extérieur est relativement faible. La consolidation du secteur a-t-elle freiné la création d'agence par des nouveaux acteurs ?