Le département des Alpes Maritimes compte près d’1,1 million d’habitants. Cette population fait de lui le 19e département le plus peuplé en France. Avec sa superficie d’environ 4 300 km², il en résulte une densité plus de 2,5 fois supérieure à la moyenne nationale. Cela dit, cette même population est vieillissante.
En effet, la proximité maralpine avec l’Italie et la Méditerranée l’ont amené à vivre différentes vagues migratoires : en partie grâce aux flux issus de l’Italie et de l’Algérie, la population du département a été multipliée par plus de 3 au cours du XXe siècle. Associée aux effets du baby-boom, la part des seniors dans le département est particulièrement élevée. En outre, la représentation des personnes de 55 à 64 ans dans la population active est largement supérieure à la moyenne nationale.
Les villes des Alpes Maritimes et leur population
Les cinq plus grandes villes du département sont :
- Nice : chef-lieu des Alpes-Maritimes, elle recense plus de 340 000 habitants. En incluant le reste de son unité urbaine, elle comprend alors 940 000 habitants, faisant d’elle l’une des plus importantes de la France métropolitaine après Paris, Lyon, Marseille, Lille et Toulouse. Sa population est âgée, bien que non loin de la moyenne : en 2015, les plus de 60 ans représentaient 27,4% de ses habitants, contre une moyenne métropolitaine de 24,6%.
- Antibes : seconde plus grande commune, elle possède 75 000 habitants. Son nom antique, Antipolis, a été donné à l’un des plus grands pôles d’activités et de recherche français : Sophia-Antipolis, celui-ci étant situé au nord d’Antibes. La proportion de seniors s’y fait plus importante : la part des plus de 60 ans y est de 30,4% en 2015.
- Cannes : elle a une population semblable à celle d’Antibes, puisqu’elle possède 74 000 habitants. Sa part des plus de 60 ans est en revanche l’une des plus élevées de France, s’élevant à 33,6%. La ville est également réputée pour son festival cinématographique, qui réunit chaque année des célébrités d’envergure internationale et booste le tourisme.
- Grasse : parmi les cinq plus grandes villes des Alpes Maritimes, Grasse est la seule à ne pas être installée le long de la côte méditerranéenne. La ville, qui est reconnue comme étant un lieu historique de la parfumerie, compte environ 51 000 habitants. Des cinq plus grandes villes du département, elle est celle dont la part des plus de 60 ans est la moins élevée, à 22,5%.
- Cagnes-sur-Mer : cinquième plus grande ville, Cagnes-sur-Mer compte 49 000 habitants et une proportion des plus de 60 ans de 31,4% en 2015. Située à mi-chemin entre Nice et Antibes, elle profite d’une proximité immédiate avec l’aéroport Nice-Côte d’Azur.
Les Alpes Maritimes, terre de seniors
Depuis 2007, la population des Alpes Maritimes stagne. Cela est en grande partie dû au vieillissement de la population, les Alpes Maritimes étant le département le plus âgé de sa région : pour 100 jeunes de de moins de 20 ans en 2006, il y a 123 personnes de plus de 60 ans. Ces personnes âgées représentent ainsi près d’un tiers (29%) de sa population, ce qui est plus que les moyennes nationale (25,1% en 2016) et régionale (24,8% en 2015).
Avec les effets du baby-boom, cette proportion pourrait s’accentuer dans l’avenir : depuis les années 2000, le solde migratoire des retraités est positif. Entre 2003 et 2008, ils étaient 11 300 à quitter le département, mais 13 300 à y arriver. Cela dit, il faut préciser que la progression du nombre de personnes de plus de 60 ans est moins rapide qu’à l’échelle nationale.
Dans le même temps, c’est avant tout dans ces tranches d’âge que se joue l’essentiel de la mortalité. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, plus d’un quart des décès concernent des personnes de 60 à 79 ans. Les deux tiers des décès touchent de plus de 80 ans.
La mortalité des Alpes Maritimes
Cette population vieillissante explique en partie la mortalité maralpine. Le taux de mortalité brut du département est plutôt élevé, s’établissant à 10,8% en 2016. A l’échelle de la région, il est ainsi plus élevé que dans le Vaucluse ou dans les Bouches du Rhône, les leaders régionaux en la matière (respectivement 9,7% et 8,7%). Mais elle est également un peu plus faible que dans le Var (10,9%) et dans les Alpes-de-Haute-Provence (11,7%).
A l’échelle nationale, les Alpes Maritimes sont également dans une moyenne haute, situé derrière l’Ile-de-France dans son ensemble ou des départements comme l’Isère ou la Haute-Garonne.
Il faut enfin noter que la mortalité est un peu plus forte chez les hommes (10,9%) que chez les femmes (10,6%).
Les causes de mortalité dans les Alpes Maritimes
Les causes de mortalité dites « prématurées » (c’est-à-dire concernant des personnes de moins de 65 ans) sont semblables à celles que l’on retrouve à l’échelle nationale. Ainsi, dans le département maralpin, les tumeurs (40% des décès), les traumatismes (15%) et les maladies circulatoires (13%) sont les trois premières causes de mortalité.
Néanmoins, ces causes de mortalité prématurées sont inférieures à la moyenne nationale. D’autre part, elles reculent dans le département depuis les années 1980. Durant les années 2000, il était observé une mortalité prématurée largement inférieure à la moyenne nationale chez les hommes.
En revanche, une spécificité des Alpes Maritimes est la mortalité liée à ses infrastructures. Le département possède effectivement une mortalité liée aux accidents de la route significative : elle concerne à elle seule 20% de la mortalité prématurée. Cela fait de lui le 7e département le plus accidentogène en métropole.
D’autre part, les Alpes Maritimes affichent également une mortalité accentuée par des difficultés d’accès aux soins. La région PACA est la mieux dotée en médecins en France (352 médecins pour 100 000 habitants en 2015), et les Alpes Maritimes est le 3e des 6 départements de la région sur ce point, avec 378,4 médecins pour 100 000 habitants. Malgré cela, des bassins de vie situés le long de la frontière franco-italienne et dans l’ouest du département montrent une faible densité de praticiens généralistes.